Et si donner accès aux logements vacants pour les plus nécessiteux devenait la norme (même hors crise Covid-19) ?

We are all Builders
4 min readApr 14, 2020

#Resterchezsoi … Ok mais quand on n’a pas de chez soi, on fait quoi ??” crie @Le Carillon et d’autres organisations d’aide aux sans domicile.
Durant le confinement, nous avons tous vu passer sur les réseaux sociaux des articles de presse faisant le constat de l’impossibilité des sans abris à se confiner, allant même jusqu’à lire des articles de verbalisation de ces mêmes personnes (car non confinées). Ces hommes et femmes privés de toit, de “chez soi” tombent dans une précarité encore plus pressante qu’ordinaire.

Des personnes précaires à la santé fragile

À première vu, si on dit “SDF” et “Covid-19”, on pourrait se dire :

“Pas de soucis, il n’y a plus personne dans les rues, ils ne craignent plus rien. 0 circulation = 0 contamination.”

Cependant, comme l’explique Alain Christnacht, président du Samu Social de Paris, dans une interview pour le Huffingtonpost “ce sont des personnes qui ont pu être abîmées par la vie, qui sont déjà malades et avec des âges qu’il faut majorer”.
L’État, en maintenant les hébergements d’urgence prévus durant la trêve hivernale jusqu’au 31 mai, permet à certain de pouvoir se confiner et de bénéficier de conditions décentes de vie et d’hygiène.

Des centres d’hébergements d’urgence pour les sans-abris contaminés ont également vu le jour depuis quelques temps, afin de les prendre en charge et de les éloigner des autres personnes à la rue dans un souci de contamination des pairs.

Cependant ces places sont limitées. Que fait-on alors de toutes les autres personnes à la rue ? De toutes les personnes issues de l’immigration, entassées dans des zones géographiques ciblées ?

Une fenêtre de tirs ouverte par les grandes entreprises dans l’urgence

En effet, des discussions sont engagées entre l’état et certaines entreprises, telles que @Nexity, pour mettre des logements vacants à la disposition des “personnes prioritaires” et du corps médical.
Comme nous le fait comprendre Jean-Philippe Ruggieri, directeur général de chez Nexity, dans un article de Business immo : à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.

Par la même occasion, c’est le géant de l’hôtellerie @Accor qui met en place une plateforme afin de proposer les chambres, de tous les hôtels du groupe, aux plus nécessiteux. Accor entend mettre à disposition des logements pour le personnel médical de première ligne, pour tous les français engagés dans la lutte contre le Covid-19, ainsi que les populations les plus vulnérables.

Avec plus de 40 chaînes d’hôtels, Accor offre entre 1 000 et 2 000 lits pour héberger les sans abri à travers le pays.
Cette initiative de faire en sorte de remplir les chambres vacantes pour les plus nécessiteux (malades en fin d’hospitalisation notamment pour libérer les hôpitaux) est une initiative réfléchie depuis quelques années au sein même du groupe Accor.

Pourquoi ne pas proposer des solutions similaires tout le temps et non pas seulement pendant les périodes de crises ?

Entre autre, le @Samu social met en place toute l’année des solutions de logements (malheureusement limitées en terme de places) tout au long de l’année via plusieurs biais : des chambres en CHU (centre d’hébergement d’urgence), un logement chez des partenaires hôteliers ou encore l’accueil chez les particuliers.

Cependant, selon le dernier rapport de l’Insee, en 2019 on comptait pratiquement 3 millions de logements vacants, seulement en France métropolitaine. Comme nous l’indique le graphique ci-dessous, il n’y a jamais eu depuis 35 ans, des pourcentages aussi importants de logements vacants par rapport à l’ensemble du parc immobilier Français que ces dernières années.

Évolution annuelle moyenne du nombre de logements par catégorie depuis 1984 — Champ : France métropolitaine — Source : Insee, service de la donnée et des études statistique (SDS) — Ministère de la transition écologique, estimation annuelle du parc de logement au 1er janvier.

Dans un même temps, si l’on regarde les chiffres publiés dans le rapport annuel 2019 du mal logement en France par la @Fondation Abbé Pierre, on observe qu’il n’y a jamais eu autant de personnes vivant sans domicile ou dans des conditions sanitaires indignes. Selon le même rapport, le mal logement touche aujourd’hui 4 millions de personnes en France.

3 millions de logements vacants en France métropolitaines
4 millions de personnes victimes de mal logement.

Et si les crises nous permettaient de prendre conscience encore plus des inégalités du quotidien ?

En temps normal nous savons tous que nous sommes inégaux devant les richesses mais l’Homme s’habitue rapidement à tout ce qui l’entoure…

Cependant c’est durant les crises comme celle du Coronavirus que nous prenons conscience que nous sommes tous égaux face aux difficultés et notamment aux maladies (pour lesquelles il n’y a pas de vaccin ou de traitement pour l’instant).

Dès lors, intégrer de manière plus pérenne les populations les plus précaires dans notre société devient une nécessité. Faire en sorte d’augmenter les conditions de vie générales des plus précaires, permettrait d’augmenter la valeur de la société toute entière.

La force d’une chaîne dépend de son maillon le plus faible.

Tant que nous ne délivrons pas à tous le minimum sanitaire, le minimum vital pour rester digne, alors notre pays restera fragile.
Agissons, ensemble.

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